Un test sanguin vient d’être élaboré par des chercheurs américains afin de repérer certains marqueurs génétiques de la dépression chez les adolescents.

La dépression : pas toujours facile à identifier

La famille et les proches des dépressifs ont souvent du mal à reconnaître le mal dont souffrent ces personnes. Avec les adolescents, cette difficulté est multipliée si l’on considère leurs changements d’humeur fréquents.
Plusieurs chercheurs de l’hôpital de Colombus dans l’Ohio, aux Etats-Unis, ont tenté de faciliter cette détection de la maladie en recherchant par le biais d’un test sanguin des marqueurs génétiques spécifiques.

Première ébauche d’un test sanguin

Un petit groupe de 28 adolescents, âgés de 15 à 19 ans, s’est soumis à ce test unique. La moitié, à savoir 14 sujets, souffrait d’un état de dépression, l’autre moitié était en bonne santé mentale. À partir d’une recherche des marqueurs génétiques de la dépression chez les rats, les chercheurs ont testé ces mêmes marqueurs, au nombre de 26, chez les jeunes du groupe. Résultat : 11 marqueurs ont été trouvés chez les sujets dépressifs, aucun chez les sujets sains.
Actuellement au stade de prototype, le test sanguin nécessiterait une investigation plus approfondie pour devenir un test standard. Eva Redei, auteur de l’étude, reconnaît elle-même qu’une expérience sur 14 adolescents n’est pas comparable à une étude sur 1000 sujets.

Repérage précoce

Un tel test permettrait de déceler très tôt la dépression chez les adolescents et d’éviter que ces personnes ne se retrouvent en trop grande souffrance à l’âge adulte, faute de soins adaptés. Un jeune malade et non traité est susceptible d’être plus fragile une fois adulte. Il aura souvent du mal à s’adapter socialement, pourra souffrir de maladies physiques, d’une dépendance à la drogue et dans les cas extrêmes, recourir au suicide.
De plus, un tel test permet de moins stigmatiser le malade. Le recours à un psychologue est en effet souvent dénigré par le public jeune. Seuls 25 % des adolescents dépressifs font la demande d’une consultation chez un professionnel.
Néanmoins, le traitement reste indispensable. Un test sanguin n’explore pas les origines complexes de la dépression, ni les conditions dans lesquelles la personne malade évolue. Mais il peut inciter le patient à s’orienter vers des soins adaptés.

Sources : étude dirigée par Eva Redei, publiée dans le journal Translational Psychiatry